Maître d'oeuvre et sous-traitant
Par Amélie Chouinard AvocateAmélie Chouinard, avocate
En matière de santé et sécurité au travail, le maître d'oeuvre est tenu aux mêmes obligations que le sous-traitant. Ceux-ci ont l'obligation de "prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique du travailleur de la construction" (art. 196 LSST).
Changement important à noter : Suite à une modification de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, les peines applicables aux maîtres d'oeuvre et aux entrepreneurs sous-traitants en cas d'infraction augmenteront substantiellement au courant des prochains mois :
• Juillet 2010 : la peine maximale applicable passera à 40 000 $ pour une première offense et pourra aller jusqu'à 200 000 $ en cas de récidives.
• Janvier 2011 : la peine maximale applicable passera à 60 000 $ pour une première offense et pourra aller jusqu'à 300 000 $ en cas de récidives.
Comment vous protéger : Le principal moyen de défense qu'un maître d'oeuvre ou un entrepreneur sous-traitant peut faire valoir à l'encontre d'un constat d'infraction consiste à démontrer qu'il a fait preuve de DILIGENCE RAISONNABLE, c'est-à-dire qu'il a pris tous les moyens nécessaires afin de prévenir la commission de l'infraction.
Éléments essentiels : Afin de démontrer votre diligence raisonnable, vous devez être en mesure de démontrer les éléments suivants :
? Détention d'un programme de sécurité;? Tenue de réunions de chantier relativement aux règles de santé et sécurité;? S'assurer que l'équipement de sécurité est disponible sur le chantier et que les travailleurs utilisent effectivement ces équipements;? S'assurer que les travailleurs appliquent les règles de santé et sécurité (surveillance);? Appliquer des sanctions disciplinaires aux travailleurs qui contreviennent aux règles de santé et sécurité;
Il est à noter que l'application de sanctions disciplinaires aux travailleurs récalcitrants est un critère déterminant quant aux chances de succès de cette défense.
En bref : Votre protection contre les constats d'infraction passe donc inévitablement, et plus que jamais, par la prévention.